Le nom de Hartmannswillerkopf provient du nom du village de
Hartmannswiller et de la butte (la « tête », Kopf) qui le surmonte. Les Poilus,
à l'époque, ont rebaptisé (par déformation phonologique des Français ne parlant
ni l'alsacien ni l'allemand) le Hartmannswillerkopf en Vieil-Armand. Il est
également surnommé la « mangeuse d'hommes » ou la « montagne de la Mort » par
les Poilus.
Du haut de ses 956 mètres d'altitude, le Vieil-Armand domine
la plaine rhénane, entre les villes de Colmar au nord et de Belfort au sud,
avec entre les deux Mulhouse. Il surplombe les communes de Hartmannswiller, de
Wattwiller, d'Uffholtz et de Cernay.
Le cimetière militaire du Hartmannswillerkopf est situé tout
près de la route des Crêtes des Hautes-Vosges (lieu-dit Silberloch).
Au niveau du monument national du 152e R.I. se trouve un
promontoire-observatoire qui offre une vue plongeante sur la plaine alsacienne,
au niveau de l'agglomération mulhousienne ; la ville suisse de Bâle est
visible, en arrière-plan, par temps clair.
Par beau temps, au-delà du Rhin, la ligne bleue de la
Forêt-Noire germanique est visible, tout particulièrement au niveau du Belchen
et du Feldberg.
Par temps exceptionnellement clair et dégagé, les Alpes
bernoises (en Suisse), peuvent être visibles, les pics enneigés éternellement
se dessinant alors sur la ligne d'horizon sud-est, au-delà du Jura suisse, avec
des altitudes dépassant les 4 000 mètres (4 274 m au Finsteraarhorn, leur point
culminant).
Les principaux combats eurent lieu les 19 janvier-20
janvier, 26 mars, 25 avril-26 avril et 21 décembre-22 décembre 1915 faisant
près de vingt-cinq mille morts dont une majorité de Français. Parmi ces
nombreux morts, on relève le général Marcel Serret et le capitaine Joseph
Ferdinand Belmont. Ensuite le front s'est stabilisé et ne donna lieu qu'à des
duels d'artillerie et qui a valu au sommet le nom de Montagne Sacrée d'Alsace.
Au sommet, au niveau de la croix, il y a environ 22 mètres qui séparent les
lignes allemandes des lignes françaises. L'inconvénient de cette situation est
que les lignes doivent constamment être silencieuses, car elles peuvent
s'écouter les unes les autres, et donc découvrir les stratégies de l'ennemi.
Le Monument national
Les deux archanges de part et d'autre de la grille en fer
forgé portant l'inscription Ad lucem perpetuam à l'entrée de cette crypte, sont
des sculptures d'Antoine Bourdelle qui les a réalisées dans les années 1920 à
la demande de son ami l'architecte en chef des monuments historiques Robert
Danis, directeur de l'architecture et des beaux-arts d'Alsace et de Lorraine.
Dans la crypte se trouve un ossuaire qui renferme les restes
d’environ 12 000 soldats inconnus ainsi que des armes et équipements récupérés
sur le champ de bataille. Trois chapelles sont vouées aux cultes
concordataires, catholique, protestant et juif. La chapelle catholique abrite
également une Vierge à l'offrande de Bourdelle.
La crypte est surmontée d'une esplanade au milieu de laquelle
se trouve un autel de la Patrie, copie conforme de l'autel élevé au milieu du
Champ-de-Mars à Paris pour la fête de la Fédération le 14 juillet 1793.
La nécropole nationale du Silberloch
Situé sur le territoire de la commune de Wattwiller, le cimetière
militaire français a une superficie de 1,67 ha. Il comprend 1 640 tombes
dépouilles de soldats français, 1 256 en tombes individuelles et 384 en six
ossuaires.